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Dans l’image, il est au-dessus des montagnes : un même plan vertical, sommet soleil. En réalité, le soleil est beaucoup plus loin derrière et si haut que les plans ne se confondent plus avec lui. 

 

Il y eut jusqu’à neuf heures cinq, le soleil traversant la piste, rasant la piste de plus en plus, quadrillant le mur, intérieur gris vide, face aux fenêtres obliques penchant vers nous. Le soleil dans son dernier quart d’heure, avec un éclat excessivement vif et insoutenable, plissa les yeux, effaça les pas et les traversées du terminal aux dalles grises, tachetées, luisantes ; annula les annonces de vols, de numéros de tapis roulants pour bagages arrivés, les noms des passagers attendus pour embarquer, les dates, les heures puis les voyageurs en attente, dans un camaïeu blanc. Comme s’il voulait tout emporter avec lui en partant, il inonda l’aéroport par les façades vitrées comme une lave recouvre, et interrompit tout mouvement des passagers perclus dans l’espace miroitant du sol javellisé reflétant le plafond neutre. La lumière assourdissante frôla tout avec intensité, nous paralysa dans l’état où nous étions, suspendus dans nos pensées, et prit la place de tout. Puis il y eut un léger frisson sur la peau, un souffle sur les avions se remorquant pour le soir, le mouvement d’une sorte d’hélice sur la tour et celui descendant des escalators muets, quelques tintements de verres, le bruit de roulettes de valises suivant des pas, des interruptions, appels d’enfants dispersés, courants, injonctions en langue étrangère et tons de voix, des mouvements de hauts de corps derrière les dossiers, des camions fonçant sur la piste, du soir tombant, des chariots que l’on pousse, des croisements d’avions qui roulent au ralenti, des lumières qui s’allument, des salariés, serveurs, vendeurs qui s’agitent, des traces, plusieurs, d’avions dans le ciel jaune orangé au-dessus des montagnes et bleu plus haut, des maillots fluorescents, aux clignotements divers, signaux, mouvements, ouverture des ailes, rétractions, essais, des lanières qu’on réajuste sur l’épaule, des pages de magazine que l’on tourne de nouveau, des têtes qui se penchent, des stores qui se baissent, derrière les vitres ceux qui contrôlent les mouvement dans le ciel, leurs silhouettes noires dans la tour de béton grise octogonale, et comme un mirage, Zurich réapparut pour ceux en haut qui pouvaient voir le sol étendu. Il n’y eut plus de soleil. 

 

Microclimats

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