Ensemble nous allons troquer le théorique par le vécu, découvrir comment les mots vibrent en nous et constituer un nouveau dictionnaire à partir des textes que vous allez écrire.
Comment ?
En suivant pas à pas de ce livret (téléchargeable en PDF) ou en poursuivant la lecture ci-dessous.
Concocté pour offrir une proposition d’écriture facile à s’approprier, je vous invite à aborder cette expérience comme un jeu, une découverte, un voyage : à vous laisser porter.
Si vous êtes à la bibliothèque et que vous avez un peu de temps, trouvez un endroit tranquille où vous installer. Si vous êtes arrivés ici via le QR code, choisissez un lieu agréable : cela peut-être un banc dans un parc, votre table de cuisine, dans un café... où vous voulez. Assurez-vous de n’être pas pressé par le temps. Je vous invite à mettre votre téléphone en mode silencieux pour ne pas être interrompu.
Munissez-vous de quoi écrire. Papier et stylo ou bien, si vous préférez, votre ordinateur ou votre téléphone.
Notre outil influence notre façon d’écrire. J’ai remarqué que le papier me permet d’avoir des idées plus amples, que l’écran du téléphone me fait écrire des phrases plus courtes, que l’ordinateur m’aide à avoir une vue d’ensemble utile pour la composition d’un paragraphe ou d’une page.
À vous de choisir le vôtre !
À présent que vous êtes bien installé, je vous propose d’écrire deux textes courts à partir de deux mots différents. Commençons par le premier que je vous invite à choisir parmi ceux de cette liste :
silence – passé – père – amour – rouge – lumière – mère - piano – violence
Ça y est ?
Parfait.
Vous pouvez à présent laisser ce mot infuser en vous, vous enfoncer dans votre siège, profiter de ce moment.
Nous ne sommes pas pressés.
L’inspiration n’est pas une chose réservée aux artistes : elle existe chez tout le monde. Il lui suffit simplement d’un peu d’espace pour surgir et se manifester.
*
Que vous évoque ce mot choisi ?
Est-ce un souvenir, une émotion, une situation ?
Si vous avez choisi « lumière », songez à une lumière particulière, à un moment vécu. Où était-ce ? Avec qui ?
De même, si c’est le mot « silence ».
De quel type est-il ? Étiez-vous seul ou entouré...
Observez ce qui vient, notez-le si vous voulez.
Si plusieurs souvenirs ont émergé, sélectionnez-en un seul.
Isolez un souvenir, une émotion ou une sensation précise. C’est celle-ci que vous allez décrire, puisque l’idée de ce dictionnaire est que les mots n’y soient pas expliqués mais racontés de façon personnelle. À présent, je vous invite à commencer votre texte par votre mot, suivi de « c’est », de cette façon :
Le silence, c’est…
À votre tour, insérez le mot que vous avez choisi et poursuivez
avec le souvenir qui vous est venu :
Vos textes peuvent être très courts, composés d’une seule phrase ou se développer sur plusieurs lignes (10 max), être poétiques ou plus narratifs…
Le ………...., c’est…
Écrivez ce qui vient.
Vous pourrez toujours affiner dans un deuxième temps.
L’écriture est un processus par étapes. On écrit rarement un texte parfait du premier coup, en un seul jet.
Si vous désirez lire des exemples, rendez-vous pages à la section MOTS de ce site où sont partagés les premiers textes écrits lors d'ateliers publics. Sinon, gardez la surprise de les découvrir à la fin !
Peut-être aurez-vous besoin de vous connecter à nouveau au souvenir que le mot a fait surgir, pour retrouver le décor, le lieu, les couleurs, l’atmosphère, les pensées, des détails ou la sensation imprimés en vous.
Plus vous serez précis et concret, plus votre texte sera évocateur pour celui ou celle qui le lira.
Prenez votre temps.
Le temps est une des caractéristiques essentielles l’écriture : alors que la parole est souvent rapide, l’écriture offre la possibilité de porter attention aux mots qu’on emploie, de réfléchir à ce qu’on veut dire et comment, de se reprendre, d’affiner.
*
Quand vous avez la sensation d’avoir terminé, relisez votre texte.
Qu’en pensez-vous ? Vous plait-il ?
Si oui, parfait, vous pouvez le laisser reposer. Parfois, ce qui nous vient spontanément est le plus juste.
Sinon, tentons ensemble de l’aider à traduire au mieux l’émotion, la pensée ou la scène que vous lui avez associée.
Comme pour un dessin, il s’agit peut-être simplement de préciser l’intensité d’un trait, d’effacer une ligne, d’ajouter une ombre ou un élément.
Cela peut être : remplacer un mot par un synonyme plus exact, modifier la ponctuation, ajouter un adjectif, des précisions ou, au contraire, retirer des éléments pour plus de sobriété, ou encore changer la façon dont il se termine.
Ces modifications dépendront de votre texte, de son atmosphère, de sa tonalité.
L’idéal est de trouver une forme qui parvient à traduire ce qu’il exprime : est-ce de la douceur, de la tristesse, de la joie, de l’ironie, de la dureté, une sorte de violence, de chaleur, de tendresse...?
Lire son texte à voix haute peut s’avérer très utile. Cela permet d’entendre la musique des phrases, de se rendre compte si elles accrochent ou sonnent de façon bancale, si elles sont trop longues ou au contraire trop abruptes par rapport à ce qu’elles racontent.
Relisez à présent une dernière fois et mettez ce texte de côté.
*
À présent que vous êtes rodés, c’est parti pour un deuxième mot !
Choisissez-le librement cette fois. Cela peut être un nom, un adjectif, un verbe…n’importe quel mot existant. Cela peut même être un mot d’une autre langue, si le français n’est pas votre langue maternelle.,Prenez celui qui vient, sans trop réfléchir.
Si vous êtes joueur ou joueuse, vous pouvez vous en remettre au hasard : ouvrir un livre à n’importe quelle page et prendre le mot sur lequel votre doigt se pose.
Puis renouvelez l’expérience en vous aidant des étapes précédentes au besoin et en commençant toujours votre texte par :
Le ............., c’est ........
*
Dernière étape avant l’envoi de vos textes
Vous pouvez laisser reposer vos textes et y revenir quelques jours plus tard. Le temps est un allié de l’écriture. Il offre une distance qui permet de redécouvrir son texte avec un regard neuf et frais, et il arrive souvent que d’ultimes corrections
évidentes nous sautent aux yeux.
Si vous avez écrit à la main, assurez-vous que votre texte soit bien lisible. Sinon, retapez le texte à l’ordinateur pour le mettre « au propre ». Cette étape vous fera sûrement voir des choses que vous n’aviez pas remarquées.
Si vous avez écrits plusieurs textes, choisissez les deux que vous désirez soumettre au dictionnaire collectif et rendez vous à la page « Envoyer ses textes ».
Envie de continuer ?
Une fois vos deux textes écrits, libre à vous d’en écrire autant que vous voulez sur le même principe !
Pour décliner l’expérience, vous pouvez, par exemple, écrire plusieurs textes à partir d’un même mot, en les associant à différents temps : « maison »,« père », « rue » ou « nuage », évoqueront des choses différentes si on y pense au passé, au présent ou au futur.
Vous pouvez aussi partager cette expérience entre amis ou en famille, avec des enfants, en transformant la proposition en jeu : chaque participant choisit un mot à partir duquel les autres écriront. À la fin, on aura autant d’interprétations de ce mot que de personnes autour de la table. Cela peut être déclencheur d’échanges et de conversations inattendus. On peut aussi imaginer que chacun écrit un mot glissé dans un chapeau et chaque participant écrit à partir du mot qu’il a tiré au hasard.