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L'heure blanche - 2012

 

 

Tel Aviv. Ces images sont une sorte d’état des lieux à l’heure de quitter la ville, photographiée tel un appartement dont on s'apprête à rendre les clés : endroit familier que les souvenirs habitent encore mais qui nous apparait dans le même temps déjà étranger. A ce point de jonction entre profonde intimité et étrange distanciation. 

 

 

Le bleu du ciel et de la mer sont l’emblème de cette ville souvent dépeinte en paradis festif, cette série la montre sous un éclairage différent, sans fard. Un ciel blanc, une lumière plus neutre, ne permettant pas de savoir à quel moment du jour ni même à quelle saison l’image a été prise. Le soleil n’éblouit plus ses façades où apparaissent les fissures de ses bâtiments oscillants entre ruines et constructions. Sa nudité ainsi exposée révèle ses espaces accidentés, son architecture éclectique où le neuf côtoie le croulant dans un agencement chaotique. Il me semble qu'elle apparait comme dans un espace géologique à ciel ouvert, permettant d'entrevoir une partie dans ses strates visible, une part de son histoire. 

 

Plantes, asphalte, pierres, sable, ciment, se nouent, se déploient, s’entremêlent, et on ne saurait dire si le béton et la végétation s’embrassent ou s’entre-dévorent. Ma série tente, dans chacune de ses images, de faire de ce chaos une composition esthétique de cette inextricable lutte pour la conquête du territoire urbain, en donnant à chaque élément une place essentielle dans l’équilibre de la photographie. Quelque chose de la beauté de cette ville me semble indissociablement liée à sa laideur, une beauté telle que l'a conçoit Coleridge, fondée sur l'unité du multiple, la fusion du divers.

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